mercredi 14 mai 2014

De ma fenêtre #3


Onze mai. Fin d'averse. Les grosses gouttes de pluie roulant sur la vitre. Ce fragment d'arc-en-ciel au centre de l'image, produit par l'appareil. Et comme souvent, personne, pas âme qui vive, avec ce temps-là, vous me direz, pas étonnant.
Peut-être quelques-uns comme moi derrière leurs fenêtres, à admirer la lumière après la pluie, les étincelles sur les carrosseries, la luisance de l'asphalte du parking, le monde soudain plus vif, plus tranchant dans le bleu du ciel revenu, le monde comme une lame de couteau passée au rémouleur, aiguisée, flamme mouillée de métal neuf.
Hier, j'ai vu dans la cour, comédie sombre (et non pas sombre comédie) de Pierre Salvadori, avec Gustave Kervern et Catherine Deneuve. Et je songe que cet espace-là, devant ma fenêtre, est un peu ma cour à moi.
Gustave Kervern était le gardien de l'immeuble parisien, rongé par le doute et le mal de vivre. Le gardien, ici, m'a l'air plus heureux.
Il faut dire aussi que ce n'est pas tout à fait un gardien. Enfin, on ne le désigne pas comme ça : Scalis nous l'a présenté comme notre interlocuteur de proximité...

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