mercredi 18 mai 2011

Un dimanche de mai

Ils ont proposé d'y aller, et j'ai tout de suite accepté. La Font du Four, je n'y étais pas retourné depuis cet hiver, un jour où j'avais chargé le coffre de quelques bûches pour la cheminée.  Le ciel était somptueux, un ciel de bord de mer, avec une lumière très particulière qui faisait se détacher chaque chose avec vigueur. L'air était d'une incroyable douceur. Les enfants sont partis tout de suite jouer autour du bassin avec les petites épuisettes qui patientent toute l'année au fond du coffre du Scénic.
Moi, j'ai suivi les parents dans le pré de la maison, le bout de potager qui le prolonge et  le champ fleuri qui dévale vers l'horizon. Marguerites, fléole, fétuque, dactyle, oseille, des dizaines d'herbes différentes dans ce bout de terre oublié des traitements. J'ai photographié et filmé sans me cacher, sans l'avouer non plus expressément  La qualité des vidéos n'est pas très bonne évidemment, car mon appareil, bien dépassé aujourd'hui, ne me permet que des enregistrements d'une minute maximum. Mais j'aime cette contrainte finalement.
Cette petite promenade autour de la ferme, qui ne doit pas excéder cinq cents mètres, combien de fois l'ont-ils faite ? Des centaines de fois peut-être. Mais c'est comme si c'était toujours une matière neuve, les arbres qui poussent, le frêne qui envahit et qu'il faudra couper, les châtaignes, ah les châtaignes, les fruits, tardifs ou précoces, prunes Globe d'or et cerises noires...
On retrouve les enfants, et tout s'achève autour d'un orvet occis sans doute par le tracteur-tondeuse de Dédé Aubret. On revient à Aigurande. Mais ce moment de vie, j'avais envie qu'il ne se perde pas dans la seule mémoire d'un ordinateur.



Font_du_Four_15mai2011 par ppese